Dans le développement des procédés biopharmaceutiques, il est désormais établi que la partie purification, essentiellement composée d’étapes discontinues, constitue un goulot d’étranglement. La chromatographie reste une étape clé de la purification des actifs biopharmaceutiques avec en moyenne 2 étapes de chromatographie orthogonale par procédé.

De fait, la chromatographie continue est perçue comme la prochaine étape dans l’évolution vers des procédés plus performants avec des productivités multipliées par 4-6 et d’importantes économies sur les phases et les tampons. Bien que cette technologie soit nouvelle pour l’industrie biopharmaceutique, elle est aussi le fruit d’une expérience que seul peu de spécialistes maitrisent à échelle industrielle.

La chromatographie continue est apparue dans l’industrie pétrolière dans les années 60 sous la forme du procédé de chromatographie à lit mobile simulé (ou Simulated Moving Bed, SMB). L’enjeu était alors de produire du p-xylène de haute pureté en le séparant de ses isomères, en quantité industrielle et à un coût raisonnable. Puis ce fut au tour de l’industrie agro-alimentaire, dans les années 70, appliquant la chromatographie continue à la séparation des molasses de cannes et de betteraves pour un marché ultra-compétitif. Rapidement des améliorations ont été apportées, avec des évolutions comme le SSMB (Sequential Simulated Moving Bed), procédé moins rigide et plus performant que le procédé SMB. Les années 90 marquent l’arrivée de la technologie dans le domaine de la santé. Ainsi, l’augmentation du nombre de molécules chirales pour des applications thérapeutiques a fait apparaître de nouveaux défis techniques pour les producteurs de médicaments. Afin de promouvoir la qualité, la pureté et la sécurité des produits (l’un des énantiomères pouvant être peu actif, voire dangereux), les autorités de régulation ont soutenu l’instauration de technologies innovantes telle que la chromatographie continue haute-performance basée sur le procédé Varicol®. Cette technologie a été et reste utilisée pour la production commerciale de nombreux blockbusters. Dès les années 70, Novasep s’est donc imposé en chef de file de la chromatographie continue industrielle.

Aujourd’hui c’est l’industrie biopharmaceutique qui se tourne vers la chromatographie continue basse pression avec des solutions telles que le BioSC®. De même que pour les produits pharmaceutiques de synthèse, la FDA reste un des moteurs principaux pour l’implémentation de ce type de technologie innovante car elle donne accès à une meilleure compréhension et un meilleur contrôle des procédés de purification. Cette technologie est généralement connue pour être une solution prometteuse pour la réduction des coûts liés à la purification des anticorps monoclonaux via les résines à la protéine A, en optimisant l’utilisation de la résine. Mais la chromatographie continue basse pression prend également tout son sens lorsqu’il s’agit de traiter des protéines fragiles (enzymes, etc.) en réduisant les temps de stockage et les temps de résidence grâce au traitement continu du flux.
Grâce à l’expérience acquise, les outils de modélisation sont plus performants et permettent très rapidement de concevoir un procédé de chromatographie continue robuste à partir de données de chromatographie batch. De plus, de nombreuses questions ont déjà trouvé leur réponse dans l’industrie pharmaceutique, comme par exemple la définition d’un batch dans le cadre d’un procédé continu.

Il ne fait aucun doute que la chromatographie continue constitue une réponse pertinente aux défis de purification de l’industrie biopharmaceutique. Seule une expérience solide dans l’implémentation de cette nouvelle technologie permettra son acceptation par les autorités et son utilisation à l’échelle commerciale par les industriels. En cela, Novasep reste un acteur de premier rang, reconnu pour la qualité de ses technologies et à l’expérience indiscutable en matière de procédés continus.