Les organismes sont classés en 4 niveau de sécurité biologique (NSB) en fonction de leur dangerosité, leur virulence, leur capacité à infecter de nouveaux hôtes et selon l’existence ou non d’un traitement. Ceci concerne aussi bien les pathogène de type sauvage que les organismes génétiquement modifiés. Dans ce classement, les organismes NSB3 sont caractérisés par une pathogénicité sévère, impliquant un risque vital pour l’individu mais un risque modéré pour la communauté et l’existence d’un traitement préventif ou curatif.

On y retrouve tout type d’organismes, qu’il s’agisse de virus (HIV, dengue, le virus du Nil occidental…) ou de bactéries (Y.pestis, B.anthracis…). Cette classe présente un intérêt particulier dans la recherche et la mise au point de vaccins et traitements médicaux. Si de nombreux laboratoires académiques ont le niveau de confinement requis pour manipuler de tels organismes, la production de lots cliniques ou de lots commerciaux modifie fortement les conditions opératoires et impose l’existence d’infrastructures spécifiques soumises à une règlementation sévère. Cette tribune propose de faire un rapide tour d’horizon des problématiques rencontrées par Novasep Belgique, producteur à façon d’organismes NSB3.

Les acteurs européens possédant les infrastructures industrielles répondant aux directives européennes pour la manipulation et la production de pathogène NSB3 sont peu nombreux. Ils sont ainsi soumis aux directives 90/219/CEE, détaillant les prérequis en termes de confinement et mesures de sécurité (existence de sas intermédiaires, gestion des pressions négatives et positives, méthodes de décontamination des surfaces, gestion des déchets liquides et solides…). Dans le cas de Novasep, la manipulation des NSB3 a également été soumise à l’accréditation des autorités de santé Belge, confirmée par un audit de l’AFMPS en 2013.
Au-delà des aspects purement structurels, les équipes de R&D et production doivent être régulièrement entrainées aux bonnes pratiques de sécurité en environnement P3 ainsi qu’aux procédures d’urgence. Il est également nécessaire de les former pour chaque nouveau projet, afin de tenir compte de ses spécificités ou de l’originalité du pathogène. La réussite d’un projet repose surtout sur l’engagement des hommes et des femmes à respecter les procédures établies. Les équipes bénéficient également d’un suivi médical régulier et de la mise en place de mesure de protection individuelle. Cet ensemble assure à la fois la protection des employés mais également la protection de l’environnement et de la communauté.

Le passage du laboratoire de recherche à l’échelle industrielle nécessite des adaptations et modifications de pratiques, de procédés et du niveau de confinement. Par exemple, si déterminer le Niveau de Sécurité Biologique d’un organisme de type sauvage est simplifié par l’existence de classification officielle, de nombreux cas –a priori non soumis à des conditions P3- peuvent nécessiter la réalisation de tout ou partie d’un projet sous conditions P3. Ainsi, la production en large volume d’un organisme NSB2 ou la phase de production d’un pathogène NSB3 atténué, présentant un risque de recombinaison en type sauvage, nécessiteront l’application d’un confinement P3. Novasep procède ainsi à une analyse de risque systématique afin de préalablement définir le niveau de sécurité biologique des différentes étapes du projet et garantir une sécurité optimale.

Afin de faciliter les étapes de transfert technique et de méthodes analytiques, Novasep Belgique a également mis en place un laboratoire de développement de procédés dédié aux organismes NSB3. Cet espace permet également d’adapter le procédé à des conditions opératoires industrielles avant le passage en zone de production cGMP.

Novasep sera à Biopharma Outsourcing B4B-Connection les 21 et 22 octobre prochains !