Coup de pouce Start-ups.
Métabolites, neurotransmetteurs, médicaments, toxines, polluants, … La détection des petites molécules est généralement synonyme de technologies coûteuses et chronophages. C’est ce que veut changer la start-up Bordelaise ImmuSmol, grâce à des anticorps anti-petites molécules.

2000 tubes, un réfrigérateur, un site web

Etats-Unis, Australie, Irlande… Les anticorps d’ImmuSmol s’exportent. La start-up, créée en 2012 à Pessac par un docteur en immunologie alors âgé de 27 ans, est spécialisée dans le développement d’anticorps dirigés contre des petites molécules. Depuis le lancement de son site e-commerce en mars 2014, la société travaille principalement à l’international. Alban Bessède, le fondateur, explique : « Nous avons lancé l’activité sur une niche – les métabolites du tryptophane. La communauté scientifique sur ce sujet est principalement anglo-saxonne, c’est ce qui explique les exportations. Mais nous espérons bien travailler en France avec notre nouvelle gamme d’anticorps anti-neurotransmetteurs, qui devrait sortir du labo dans le courant de l’été ».

L’attrait de la routine

« Le principal intérêt des anticorps petites molécules, c’est leur compatibilité avec des technologies utilisées en routine dans n’importe quel laboratoire de biologie » poursuit le jeune chercheur. Vis-à-vis de l’HPLC ou de la spectrométrie de masse, traditionnellement associées à la détection des petites molécules, l’immunohistochimie, l’ELISA ou la cytométrie en flux présentent des avantages certains : simplicité, rapidité d’analyse, débit, faible investissement, … Les anticorps d’ImmuSmol pourraient donc rapidement coloniser les laboratoires : « Que ce soit du point de vue du catalogue ou de nos services à façon, notre objectif est de diversifier notre activité. La principale application de nos anticorps est a priori la détection de biomarqueurs petites molécules en clinique. Mais ils peuvent aussi permettre d’évaluer la capacité d’un médicament à pénétrer un tissu tumoral ou à passer la barrière hémato-encéphalique, ou encore de détecter la présence de toxines ou de pesticides dans des produits agro-alimentaires. »

La thérapie en ligne de mire

Détecter, c’est bien. Moduler, c’est mieux. Depuis 2012, ImmuSmol investit dans le développement d’anticorps monoclonaux à visée thérapeutique. « Cibler des petites molécules avec des anticorps est une stratégie assez inédite. Le seul précédent que je connaisse est une biotech américaine qui a développé une biothérapie contre un lipide. Ils sont maintenant au stade clinique. Nous n’avons pas le même type de cibles, mais nos résultats in vivo pour l’immunothérapie des cancers vont dans le même sens : cibler des petites molécules est une approche qui tient la route » conclut Alban Bessède.

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