Comme les modèles animaux ne permettent pas de prédire avec précision l’effet des nouveaux médicaments chez l’être humain, OCLD a combiné des microtissus humains avec des capteurs électroniques pour développer un nouveau modèle de référence pour la découverte de médicaments.La découverte de nouveaux produits pharmaceutiques a un taux d’échec élevé, principalement à cause des différences physiologiques et génétiques des modèles animaux avec l’être humain qui ne permettent pas de prédire avec précision ses réponses. Ainsi, le coût de développement d’un médicament a été estimé à plus de 2,6 milliards de dollars.
Une façon d’accroître cette prédictivité consiste à utiliser une plateforme microfluidique imitant la physiologie humaine, intégrée à des microtissus humains aux propriétés génétiques et métaboliques appropriées.
Adoptant cette approche, le projet OCLD, financé par le Conseil européen de la recherche, est allé plus loin en intégrant des capteurs électroniques dans ces microtissus.
«Notre plateforme DynamiX nous a permis de “communiquer” avec les organes humains, générant des données sur les mécanismes de la maladie, comme les lésions rénales ou les infections virales. Comprendre ces mécanismes nous permet d’identifier de meilleurs médicaments», explique Yaakov Nahmias, coordinateur du projet, rattaché à la Hebrew University of Jerusalem, hôte du projet.
DynamiX a récemment reçu le label d’excellence de la Commission européenne. Tissue Dynamics, une entreprise dérivée, commercialise désormais ces microtissus.
La puissance des modèles miniatures
OCLD est né du projet HeMiBio qui a développé pour L’Oréal le premier microtissu intégré à un capteur en 2012.
Les microtissus sont des modèles d’organes humains miniatures. OCLD a prélevé des cellules humaines du foie, des reins ou des poumons, puis, à l’aide de techniques de génie génétique, les a cultivées à l’extérieur du corps.
Les cellules ont été mélangées à des cellules endothéliales pour fabriquer des vaisseaux sanguins, leur permettant de s’assembler en tissu humain d’environ un demi-millimètre de diamètre. Le comportement de ces microtissus serait identique à celui des microtissus se trouvant dans le corps humain.
Chaque microtissu contient un à quatre capteurs d’oxygène, de la largeur d’un cheveu humain, suivant la respiration des tissus sur plusieurs mois. Les tissus sont placés dans une puce microfluidique, où des capteurs électrochimiques supplémentaires surveillent la consommation de glucose, de lactate et de glutamine des tissus en continu pendant plus d’un mois.
Le logiciel utilise les signaux de la plateforme pour créer des modèles informatiques du métabolisme cellulaire et identifier les problèmes qui indiquent une maladie.
Différents médicaments ont ensuite été introduits dans les modèles de microtissus.
Avec leur modèle de foie, l’équipe a découvert que le médicament anti-VIH Stavudine provoquait une stéatose hépatique due à une oxydation insuffisante des lipides, comme cela a pu être observé chez le rongeur…
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