L’étude des mécanismes de l’immunité adaptative, au cours d’une phase récemment découverte de l’activation et de la différenciation des lymphocytes T, pourrait inaugurer une ère de nouveaux traitements.
Pour activer le système immunitaire adaptatif du corps, les lymphocytes T individuels patrouillent des organes spécialisés appelés ganglions lymphatiques à la recherche de cellules dendritiques qui ont détecté des signes d’infection.
Après l’infection, les cellules dendritiques capturent les antigènes des agents pathogènes et en exhibent des fragments à leur surface. Les lymphocytes T reconnaissent ces déterminants antigéniques et déclenchent la réponse immunitaire.
Après environ 24 heures d’interaction entre les lymphocytes T et les cellules dendritiques, les globules blancs, appelés lymphocytes T CD8(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), disposent de toutes les informations et instructions critiques nécessaires à une réponse immunitaire adaptative, et prolifèrent et se différencient. «Comme des guerriers entraînés et clonés pour former rapidement une armée», comme le souligne Wolfgang Kastenmüller(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) de l’université Julius Maximilian de Würzburg(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre).
On supposait jusqu’à présent que cela finalisait le processus «d’amorçage» du système immunitaire. Cependant, de récentes données suggèrent que des signaux supplémentaires doivent également être intégrés, mais nous ignorons lesquels, quand et comment.
«Les lymphocytes T CD8 en prolifération sont comme des véhicules sur la route qui ont besoin d’être ravitaillés, et trouver les stations de ravitaillement est essentiel pour mieux comprendre la réponse immunitaire. Or, il s’est avéré que l’arrêt expérimental de stations potentielles n’interrompait pas le voyage, alors comment le ravitaillement se fait-il?», s’interroge Wolfgang Kastenmüller, coordinateur du projet STEP 2 soutenu par l’UE et lancé pour répondre à cette question.
Comment faire le plein sans arrêter la voiture
Pour étudier le ravitaillement des lymphocytes T, les chercheurs de STEP 2 ont microchirurgicalement exposé le ganglion lymphatique d’une souris anesthésiée, puis ont fait appel à l’imagerie en direct pour surveiller la migration continue des cellules immunitaires.
Le projet a concentré ses recherches sur une zone spécifique du ganglion lymphatique jusqu’alors inaccessible à la microscopie optique, un obstacle surmonté en retirant soigneusement les cellules gênantes.
En adaptant leur approche d’imagerie, l’équipe a découvert que les lymphocytes T se réengagent avec leurs partenaires stimulateurs, les cellules dendritiques, pour une seconde fois cruciale, prolongeant l’interaction pendant plusieurs heures.
Après avoir identifié cette étape supplémentaire, les chercheurs ont examiné le comportement des lymphocytes T auxiliaires CD4 et des lymphocytes T régulateurs(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) (Treg), tous deux impliqués dans l’activation des lymphocytes T…
…
La suite sur Cordis