L’expertise américaine en matière de diagnostic optimisé par l’IA a permis de former une nouvelle génération d’experts en soins du cancer du sein et pourrait ouvrir des opportunités commerciales des deux côtés de l’Atlantique.

Le dépistage du cancer du sein consiste généralement en une mammographie, souvent suivie d’une échographie ou d’une IRM pour les cas à haut risque. Ces procédures peuvent toutefois générer des taux élevés de faux positifs, entraînant des tests de suivi inutiles, sans parler des taux élevés de faux négatifs, ce qui retarde le diagnostic.

Les résultats suspects mènent souvent à des biopsies inconfortables et coûteuses, alors qu’en définitive de nombreuses anomalies se révèlent bénignes. Et même après le traitement, les évaluations du risque de récidive du cancer s’appuient à nouveau sur ces méthodes imprécises.

«L’approche actuelle est fondamentalement globale et n’est pas adaptée aux risques individuels. Nous avons besoin d’options de détection et de pronostic du cancer du sein plus précises, non invasives et personnalisées», déclare Domènec Puig de l’Universitat Rovira i Virgili(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) et coordinateur du projet BosomShield(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre).

Collaboration internationale et interdisciplinaire

Travaillant à élaborer de telles options, BosomShield, soutenu par le programme Actions Marie Skłodowska-Curie(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), a entrepris de construire un système de diagnostic assisté par ordinateur(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) (CAD) piloté par l’IA et capable d’analyser de multiples sources de données, des images radiologiques, des lames histopathologiques et des dossiers cliniques, afin de soutenir le diagnostic précoce, la planification du traitement et la prévision des récidives.

«L’objectif est d’aider les cliniciens grâce à une prévision des récidives explicable et multimodale, qui s’intègre parfaitement aux systèmes informatiques des hôpitaux», explique Hatem Rashwan, co-investigateur principal de BosomShield, également de l’Universitat Rovira i Virgili.

La collaboration internationale et interdisciplinaire a été essentielle au projet. Dix doctorants européens ont bénéficié d’une formation de niveau international dispensée par deux partenaires basés aux États-Unis: l’université du Texas Health Science Center à Houston et General Electric.

Les stages ont fourni l’accès à des flux de travail cliniques et à des infrastructures de données différents de ceux que l’on trouve généralement dans l’UE, ainsi qu’à des environnements de pointe en matière d’IA, de pathologie numérique et d’imagerie médicale.

«La connaissance des différents systèmes de santé, des normes de données et des cadres réglementaires est inestimable pour élaborer des solutions d’IA interopérables et éthiques», ajoute Domènec Puig. «La plus grande contribution des partenaires américains a sans doute été le partage de leurs connaissances pratiques de la médecine translationnelle sur la manière de passer des prototypes de recherche à la mise en œuvre clinique.» Parallèlement, les partenaires américains ont pu bénéficier de l’expertise et des données cliniques européennes…

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