Une nouvelle étude a révélé qu’une carence en acide folique provoquait des troubles liés à la division cellulaire et à la réplication de l’ADN. Pire encore, les conséquences sont bien plus graves qu’on ne le pensait.
L’acide folique, aussi appelé vitamine B9, est une vitamine essentielle à la santé humaine. Cependant, étant donné que l’organisme n’est pas en mesure de le stocker, il est obtenu par l’ingestion d’aliments riches en acide folique ou de suppléments alimentaires (acide folique artificiel). De nos jours, rares sont les femmes enceintes qui ignorent l’importance de l’acide folique dans la prévention des malformations congénitales. Ce qui est peut-être moins connu, en revanche, c’est que cette vitamine (la vitamine B9) apporte également une protection contre l’anémie, l’infertilité, de nombreux cancers, les troubles psychologiques et la démence liée à l’âge. Les scientifiques ne savent toutefois pas exactement dans quelle mesure une carence en acide folique peut être responsable d’un tel éventail de maladies.

Une étude récente publiée dans la revue «Proceedings of the National Academy of Sciences» a apporté quelques éclaircissements sur la question. Les conclusions de cette étude partiellement soutenue par le projet CHROMAVISION financé par l’UE montre qu’une carence en acide folique peut être à l’origine de problèmes liés à la division cellulaire et à la réplication de l’ADN. En effet d’après les auteurs de l’étude les anomalies chromosomiques engendrées par cette carence sont bien plus néfastes que ce que les scientifiques imaginaient.

«Le problème de la carence en acide folique est qu’elle affecte le maintien des chromosomes et la perte d’un chromosome ou d’une partie de celui-ci est irréversible. En d’autres termes une fois que la division cellulaire commence à se détraquer il n’y a pas de retour en arrière possible même grâce à un apport significatif en acide folique. Il s’agit d’une situation irréversible» explique Ying Liu auteure de l’étude et professeure agrégée du département de médecine cellulaire et moléculaire du Center for Chromosome Stability de l’Université de Copenhague partenaire du projet dans un article publié sur le site web d’actualités sur la recherche «Futurity».

Les chercheurs ont analysé le locus génétique appelé FRAXA, qui contient une longue séquence répétée du modèle chimique cytosine-guanine-guanine (CGG). Ils ont montré qu’une carence en acide folique entraîne une ségrégation chromosomique défectueuse au niveau de ce locus. En outre, ils ont découvert qu’une privation d’acide folique à long terme provoque l’instabilité de la totalité du chromosome X.

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