Un consortium franco-allemand composé de 18 groupes de recherche vient de mettre en évidence l’intérêt de la stimulation cérébrale profonde chez les patients atteints de la maladie de Parkinson dans le but de contrôler les pulsions liées au traitement médicamenteux. Au cours de cette étude, intitulée EARLYSTIM, les chercheurs ont suivi 251 patients sur deux ans. L’étude a été coordonnée par l’université de Marburg et a réuni des groupes de recherche venant de : Berlin, Düsseldorf, Fribourg-en-Brisgau, Cassel, Kiel, Cologne, Tübingen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Marseille, Nantes, Paris, Poitiers, Rouen, Toulouse et Luxembourg.
Plus de quatre millions de personnes souffrent de la maladie de Parkinson dans le monde, ce qui en fait l’une des maladies neurologiques les plus répandues. En raison du vieillissement de la population, ce chiffre devrait doubler et concerner près de 8,7 millions de personnes d’ici 2030. Grâce aux traitements médicamenteux actuels, les symptômes peuvent maintenant être traités de façon plus efficace. Ils s’accompagnent en revanche d’effets secondaires sérieux sur le comportement, en particulier chez les jeunes patients : addiction au jeu, troubles du comportement alimentaire ou encore achats compulsifs.
Les manifestations typiques de la maladie de Parkinson – tremblements, mouvements ralentis ou raideur musculaire – sont dues à l’altération de l’activité des cellules nerveuses dans des régions profondes du cerveau. L’une des options possibles de traitement est donc de cibler directement les noyaux cérébraux profonds. Ainsi, lors de la stimulation cérébrale, de fines électrodes sont implantées dans le cerveau du patient. Elles délivrent des impulsions électriques sur la région cible, permettant ainsi de l’activer ou de la désactiver en fonction de la fréquence du courant.
En 2013, l’étude EARLYSTIM avait déjà permis de mettre en évidence l’amélioration de la qualité de vie chez les patients lorsqu’ils bénéficiaient d’une stimulation cérébrale précoce en plus des médicaments habituels. Les chercheurs ont de nouveau analysé les données afin de mesurer les changements comportementaux nocifs chez les patients et ont constaté que ceux-ci diminuaient sans que d’autres symptômes fassent leur apparition (ni apathie, ni dépression, ni anxiété).
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