La compréhension et le contrôle des mécanismes impliqués dans le développement des tumeurs pourraient nous aider à découvrir de nouvelles options thérapeutiques pour les patients atteints de cancer.
Les forces physiques sont à la base de nombreux processus biologiques, y compris la progression de tumeurs solides comme le cancer du sein.

Le projet MECHANO-CONTROL, financé par l’UE, a permis de mieux comprendre le fonctionnement de ces forces et la manière dont nous pourrions utiliser ces connaissances pour lutter contre le cancer du sein. L’équipe a également mis au point des outils innovants susceptibles d’ouvrir la voie à des traitements révolutionnaires contre le cancer.

«Une technique de dépistage couramment utilisée pour détecter le cancer du sein consiste à palper pour détecter des grosseurs: les tumeurs mammaires sont plus rigides que les tissus sains, et cette rigidité favorise la progression de la maladie», explique Pere Roca-Cusachs Soulere, chef de groupe de mécanobiologie cellulaire et moléculaire à l’Institut de bio-ingénierie de Catalogne en Espagne.

Pour étudier les forces en jeu, l’équipe interdisciplinaire de chercheurs les a examinées à différentes échelles, des molécules aux organes jusqu’à l’organisme entier. Ils ont pu déterminer comment ces forces déclenchent la croissance du cancer du sein d’un point de vue mécanique.

Une réaction mécanique en chaîne

«À chacun de nos mouvements, les cellules de notre corps exercent des forces sur leur environnement à l’aide de ce que nous appelons des moteurs moléculaires», explique Pere Roca-Cusachs Soulere. «Nous avons ainsi découvert que, lorsqu’un tissu est plus rigide, les cellules exercent une force les unes sur les autres et sur leur environnement avec une dynamique plus rapide.»

La dynamique de la force appliquée modifie les propriétés des liaisons chimiques entre les cellules et leur environnement transmettant ces forces. S’ensuit une chaîne d’événements pouvant entraîner la déformation du noyau de la cellule, l’activation de gènes liés au cancer et, potentiellement, l’invasion de la maladie…

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