Une équipe de scientifiques a développé un atlas 3D du cerveau qui relie des données concernant ses différentes caractéristiques.
Imaginez un instant développer un atlas 3D du cerveau humain, l’organe le plus complexe du corps, et parvenir à en simuler le modèle afin d’améliorer la recherche sur le sujet et le traitement des troubles tels que l’épilepsie et le cancer. C’est précisément la visée du projet HPB SGA3 financé par l’UE, et ses scientifiques ont récemment présenté la carte numérique la plus complète de l’architecture cellulaire du cerveau. Ils l’ont également mise à disposition à travers l’infrastructure de recherche EBRAINS de l’initiative européenne Humain Brain Project (HPB). Leurs résultats ont été publiés dans la revue «Science». «Voici Julich-Brain, un atlas tridimensionnel contenant des cartes cytoarchitectoniques des aires corticales et du noyau sous-cortical. L’atlas est probabiliste, ce qui lui permet de tenir compte des variations entre des cerveaux différents».
Comme l’indiquent les chercheurs dans le même article, un tel atlas doit «intégrer les dernières découvertes en matière de parcellisation cérébrale, tenir compte des variations entre différents cerveaux individuels, reposer sur des flux de travail reproductibles, et fournir des liens web vers d’autres ressources et bases de données». Les chercheurs ont «développé un cadre de travail informatique et affiné les limites actuelles du cerveau humain sur la base de schémas cytoarchitecturaux».
Un communiqué de presse figurant sur le site web du projet explique la manière dont l’atlas Julich-Brain montre «la variabilité de la structure cérébrale à une résolution microscopique. L’atlas intègre près de 250 zones structurelles distinctes, chacune basée sur l’analyse de dix cerveaux. Des experts ont numérisé, assemblé en 3D et cartographié plus de 24 000 sections extrêmement fines de cerveau».
Selon la professeure Dre en médecine Katrin Amunts, autrice de l’étude et directrice de l’Institut des neurosciences et de la médecine à Forschungszentrum Jülich, partenaire du projet HBP SGA3, «l’atlas cérébral numérique contribuera à l’interprétation des résultats d’études de neuroimagerie, pour les patients par exemple, et cela de manière plus précise». Citée dans le même communiqué de presse, elle indique que l’atlas «forme progressivement la base d’une sorte de “Google Earth” du cerveau, dans la mesure où le niveau cellulaire constitue la meilleure interface pour relier des données concernant des facettes très différentes du cerveau».
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