Lorsque l’on évoque la résistance bactérienne aux antibiotiques, nombreux sont ceux qui imaginent une sorte de super-bactérie qui s’est tout à coup adaptée pour résister au traitement. Mais il existe un autre scénario, moins connu: des bactéries qui ont la capacité de s’inactiver, pour pouvoir passer entre les mailles du filet. C’est sur ce dernier scénario que s’est penché le projet BIO-NMR, qui a découvert un moyen de les réveiller avant le coup fatal.

«Les antibiotiques ne peuvent tuer les bactéries que lorsqu’elles se développent et se divisent de manière active», explique Thomas K. Wood, professeur d’ingénierie chimique et titulaire d’une chaire en biotechnologie à l’Université Penn State. «Mais les facteurs de stress environnemental déclenchent souvent un mécanisme bactérien qui crée une toxine qui endort la cellule, d’où sa résistance aux antibiotiques.» Ces bactéries formant des biocouches sont donc très difficiles à tuer.

Certaines bactéries vivant dans le tractus gastro-intestinal constituent un bon exemple. Alors que la bile peut techniquement les tuer, ces bactéries peuvent se défendre en produisant une autotoxine (protéine) qui les endort lorsqu’elle est présente. Dès que la bile disparait, les bactéries produisent une autre protéine qui détruit l’ancienne, et revient à la vie.

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