Des recherches pionnières sur le comportement de certains anticorps pourraient ouvrir la voie à des thérapies de nouvelle génération.

Les anticorps sont des composants essentiels du système immunitaire qui circulent dans le sang. Leur rôle est de reconnaître les substances étrangères, telles que les bactéries et les virus, et de se lier à elles. Cela neutralise la capacité de l’agent pathogène à se lier lui-même aux récepteurs des cellules de l’hôte. «Il existe cependant une classe énigmatique d’anticorps qui ne se lient pas aux agents pathogènes», explique Jordan Dimitrov, coordinateur du projet CoBABATI, rattaché à l’Inserm, en France. «Au lieu de cela, ils s’attachent à ce que l’on appelle des composés de bas poids moléculaire.»

Des liaisons avec des molécules de bas poids moléculaire

Nombre de ces composés sont des cofacteurs, essentiels au fonctionnement des cellules. Jordan Dimitrov a cherché à mieux comprendre pourquoi un sous-ensemble d’anticorps donné se lie à ces molécules plutôt qu’à des agents pathogènes. Il souhaitait notamment en savoir plus sur l’impact de l’hème, un cofacteur synthétisé dans la moelle osseuse et le foie et contenant du fer, sur les anticorps. Ce composé est un précurseur de l’hémoglobine, composant essentiel des globules rouges. L’hémoglobine est responsable du transfert de l’oxygène dans le corps et donne au sang sa couleur rouge caractéristique. «Les anticorps se lient non seulement à l’hème, mais cette liaison modifie par ailleurs leur fonction», explique Jordan Dimitrov. «Je voulais connaître les conséquences de ces interactions, comprendre pourquoi nous avons besoin de ces anticorps et si ceux-ci pouvaient être utilisés dans des thérapies de nouvelle génération.»…

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