Des chercheurs ont démontré que le cerveau est capable de se reprogrammer pour contrôler des substituts prothétiques comme il le fait avec les parties de son propre corps. Plus une personne n’ayant qu’une seule main utilise sa prothèse dans la vie quotidienne, plus la réaction de son cerveau face à cet objet est forte.
Malgré le développement de technologies de pointe dans le domaine des prothèses, les membres artificiels ne permettent pas encore de reproduire toutes les fonctionnalités des membres biologiques.

Pour tenter d’apporter une solution à ce problème, des scientifiques et des ingénieurs ont axé leurs travaux sur l’amélioration de la technologie des dispositifs portables en recourant à la robotique et à l’intelligence artificielle. C’est à ce stade qu’intervient la notion d’incarnation (embodiment), qui permettrait qu’un objet externe soit contrôlé par le cerveau comme le sont les parties du corps réel. Cette notion est cruciale pour parvenir à mieux intégrer des parties artificielles au corps humain.

Des chercheurs, partiellement soutenus par le projet EmbodiedTech financé par l’UE, ont démontré que les mains prothétiques sont représentées comme des mains réelles dans le cerveau. Leur étude pourrait servir de guide aux stratégies de rééducation destinées aux amputés et contribuer à la mise en place de futures technologies d’augmentation.

Ces découvertes ont été récemment publiées dans la revue «Brain». L’étude portait sur 32 personnes auxquelles il manquait une main, la moitié d’entre elles étant nées avec une seule main et l’autre ayant perdu ce membre suite à une amputation, ainsi que sur 24 autres personnes ayant leurs deux mains et servant de groupe témoin. Les participants se sont vu présenter des images de mains prothétiques, y compris des photos de leur propre prothèse, ainsi que des images de membres réels. Leurs réponses neuronales ont été évaluées par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, technique qui consiste à mesurer l’activité cérébrale en détectant des variations du flux sanguin.

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