De nouvelles recherches ouvrent la voie à des avancées thérapeutiques potentielles dans l’amélioration de la régénération et la lutte contre le déclin de la capacité régénératrice lié à l’âge.
Le cancer, les accidents vasculaires cérébraux et les traumatismes crâniens peuvent tous entraîner des troubles cognitifs et, par conséquent, une dégradation de la qualité de vie. Mais que se passerait-il si le cerveau humain était capable de se régénérer, c’est-à-dire d’éradiquer tout dommage causé par une blessure ou une maladie?
C’est l’hypothèse que le projet REBUILDCNS, financé par l’UE, a décidé d’explorer. «Certaines espèces comme le poisson zèbre et l’axolotl ont la capacité de régénérer leur cerveau», explique Ana Martin-Villalba, neurobiologiste moléculaire au Centre de recherche allemand contre le cancer. «Même si les mammifères partagent les mêmes gènes que ces autres espèces, nous n’avons pas la même capacité de régénération.»
Le projet, qui a reçu le soutien du Conseil européen de la recherche, a cherché à découvrir les réponses et les mécanismes intrinsèques des mammifères qui inhibent ou facilitent potentiellement la régénération du cerveau.
Le rôle de la réponse inflammatoire
Pour commencer, l’équipe du projet a examiné le rôle que la réaction inflammatoire – la réponse du système immunitaire à des stimuli nocifs – joue dans la régénération. «Nous savons que les organismes capables de se régénérer exploitent l’inflammation pour activer des programmes de régénération, mais ce processus ne produit pas de régénération significative chez les mammifères», explique Ana Martin-Villalba.
Les chercheurs ont découvert que les interférons, dont on pensait depuis longtemps qu’ils régulaient la réponse inflammatoire aux virus et aux blessures, jouaient également un rôle essentiel dans la fonctionnalité des cellules souches. «Curieusement, alors que les interférons soutiennent la fonction des cellules souches dans un cerveau jeune, ils s’avèrent néfastes dans les cerveaux plus âgés», ajoute Ana Martin-Villalba.
Les cellules souches sont les cellules à partir desquelles sont générées toutes les autres cellules ayant des fonctions spécialisées. Pour mieux comprendre pourquoi, le projet s’est penché sur la méthylation de l’ADN, une modification chimique de l’ADN et d’autres molécules qui joue un rôle essentiel dans la régulation du développement précoce chez l’être humain et d’autres mammifères…
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