Un processus innovant de production de thérapies géniques pourrait réduire le coût de développement de nouveaux traitements contre le cancer et mettre plus rapidement les médicaments à la disposition des patients.

Les lymphocytes T, un type de globules blancs, constituent un élément important du système immunitaire, qui aide l’organisme à éliminer les cellules malades. Elles sont extrêmement puissantes, car elles peuvent se multiplier pour former une armée de taille proportionnelle à la menace. C’est en grande partie grâce à elles que l’organisme parvient à lutter contre les infections virales. Ces dernières années, des scientifiques ont réussi à modifier génétiquement les lymphocytes T d’un patient de manière à ce qu’ils reconnaissent et tuent les cellules portant une molécule spécifique à leur surface. Ces lymphocytes modifiés, appelés cellules CAR-T, pourraient contribuer à éliminer les cellules malignes en ciblant les molécules membranaires spécifiques du cancer. «Les cellules CAR-T reposent sur une technologie qui exploite la puissance des lymphocytes T», explique Jérémie Laurent, coordinateur du projet Lakhesys et PDG de Astraveus en France. «Cependant, le coût élevé des traitements à base de CAR-T reste un facteur prohibitif pour leur mise en œuvre à grande échelle dans les soins de santé.» Cela s’explique en partie par le fait que les CAR-T soient des cellules vivantes génétiquement modifiées spécifiques au patient. Par conséquent, l’optimisation du processus de fabrication constitue un défi majeur, tout comme l’évolutivité du marché. «C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises pharmaceutiques hésitent et abandonnent parfois en dépit de données cliniques solides», ajoute Jérémie Laurent.

Augmenter la production de cellules CAR-T

Le projet Lakhesys, financé par l’UE, visait donc à élaborer et à passer à l’échelle commerciale un processus de fabrication viable pour les traitements reposant sur les CAR-T. Son concept s’appuie sur une puce microfluidique innovante, conçue par Astraveus, qui, selon la société, pourrait faire progresser de manière significative l’industrie CAR-T. «L’objectif de ce projet était de développer Lakhesys, un prototype de fonderie cellulaire modulaire de bout en bout adossée à cette technologie microfluidique», explique Jérémie Laurent. «On peut le considérer comme une usine de thérapie cellulaire de haute technologie.» Une grande partie du projet a impliqué des activités de recherche et de développement de pointe, dans le but de transformer le prototype en un produit prêt à être mis sur le marché. Cela inclut plusieurs technologies microfluidiques telles que des bioréacteurs microfluidiques de grande capacité. «Il a fallu de l’organisation et un fort esprit d’équipe pour développer toutes ces différentes technologies en parallèle», souligne Jérémie Laurent. «Nous avons pu les intégrer dans des prototypes de complexité et de degré d’automatisation croissants.»…

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