Les os peuvent être réparés, voire remplacés par des prothèses métalliques. Qu’attendons-nous alors pour renforcer notre squelette? Nous avons posé la question à Alisa Buchman, experte en la matière.En plus de son super-pouvoir de guérison, Wolverine, un personnage de bande dessinée, est surtout connu pour son squelette recouvert de métal qui le rend indestructible. Les super-héros mutants ont beau toujours relever de la science-fiction, pourrions-nous rendre nos os plus solides en leur appliquant des greffes de métal ?

Pas vraiment, explique Alisa Buchman, ingénieure en matériaux à MMA Tech, en Israël. «Dans la pratique, il est possible de recouvrir un os de métal, mais un os vivant n’y survivra pas», précise-t-elle. «Il a besoin d’être en contact avec son environnement naturel».

Les os doivent recevoir un apport adéquat en sang pour pouvoir absorber tous les nutriments et l’oxygène dont ils ont besoin, tout en expulsant les substances indésirables comme le dioxyde de carbone, les déchets métaboliques et les acides. Recouvrir les os de métal limiterait ce flux vital, entrainant ainsi la mort du tissu osseux.

Les implants métalliques actuels ne sont pas des revêtements externes, ils sont implantés à même les os. Ces implants provoquent eux aussi de problèmes, notamment l’empoisonnement et la présence de débris générés par l’usure du métal. Les métaux implantés s’efforcent d’être entièrement compatibles avec le corps, mais ils ont pourtant tendance à se corroder et à provoquer des inflammations. Cela représente un problème pour ceux et celles qui ne possèdent pas de super-pouvoir de guérison.

Outre ces inconvénients manifestes, cette opération pourrait même ne pas renforcer notre résistance. «L’ajout d’une fine couche de métal à l’os ne contribuera pas à accroître sa résistance», explique Alisa Buchman. «Il faudra appliquer un revêtement de quelques millimètres d’épaisseur, ce qui entraînera une augmentation du poids et entravera la liberté de mouvement», ajoute-t-elle.

Il en va de même pour les articulations. «Le métal doit être poreux et ductile, mais un métal ductile ne pourra pas être super-résistant», poursuit-elle.

Et même si le processus était couronné de succès dès la première application, il ne s’agirait pas d’une procédure unique. «Faire adhérer le revêtement sur des os vivants de manière permanente constitue un défi de taille», fait remarquer Alisa Buchman. «L’os grandit, les cellules changent au fil du temps, certaines meurent alors que d’autres se développent», explique-t-elle…

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