Cette conférence, qui s’est déroulée le 2 juin dernier à l’Académie nationale de Pharmacie avec le support de LVMH Recherche a été donnée par le Professeur Patrice Morel, Dermatologue. Les maladies de peau ou les manifestations cutanées graves causées par des maladies d’autre origine sont susceptibles d’une nouvelle approche thérapeutique : l’usage des Biothérapies.

Cette véritable révolution thérapeutique pose question car ce sont des traitements qui modifient en profondeur l’immunité, sur lesquels nous n’avons peu, voire pas de recul et qui sont coûteux pour le système public de santé. La compréhension fine, c’est-à-dire moléculaire, des mécanismes lésionnels a donné naissance à des approches ciblées sur des mécanismes déficients et remplacé ce que le professeur Morel appelle la stratégie de la « pêche à la ligne » de molécules nouvelles naturelles ou de synthèse, stratégie qui a donné les médicaments d’aujourd’hui avec les succès que l’on connait.

 

Les applications des biothérapies sont très encadrées et se focalisent aujourd’hui sur :
-les lymphomes cutanés dus à la prolifération de lymphocytes anormaux (LB CD20+),
-le psoriasis maladie génétique et immunitaire avec des anti-TNFα, anti IL12-IL23
-le lupus érythémateux, le pemphigus, le syndrome de Sjögren avec des anti CD20,
-le mélanome avec pour cible p16, p14 ou des mutations de BRAF ou c-Kit

 

Ces thérapeutiques bien que dites « ciblées » modifient souvent l’immunité générale et ont donc des conséquences secondaires pouvant être graves. Seule l’utilisation de ciblage précis sur certains types cellulaires responsables permettra d’éviter les manifestations plus systémiques qui elles même nécessitent souvent la co-utilisation d’une seconde thérapeutique. Elles ne sont utilisées que lorsque les approches classiques ont échoué et, à ce jour n’apportent que des rémissions plus ou moins longues.