Des chercheurs soutenus par l’UE ont mis au point et validé un nanocapteur innovant qui identifie et quantifie les anticorps SARS-COV-2 dans le sérum sanguin en moins de 15 minutes.La pandémie de COVID-19 a fait de la réaction en chaîne par polymérase (communément appelée PCR) et du test antigénique rapide une réalité quotidienne. Un autre outil essentiel – non pas pour détecter les infections actives par le SARS-CoV-2 mais pour déterminer si une personne a été infectée dans le passé – est le test sérologique. Les tests sérologiques sont importants pour le contrôle et la gestion des pandémies. En détectant la présence d’anticorps dans le sang, ils fournissent des informations précieuses sur la prévalence du virus et permettent de mieux comprendre la dynamique de l’immunité acquise.
Actuellement, les tests sérologiques COVID-19 sont réalisés à l’aide de techniques immunologiques bien établies. Les tests immunologiques traditionnels en microplaques, tels que l’essai par immunosorbant lié à une enzyme (ELISA) et l’essai par immuno-chimioluminescence (CLIA), sont très sensibles. Toutefois, ils ne peuvent être réalisés que par du personnel qualifié dans des laboratoires spécialisés et peuvent prendre beaucoup de temps en raison de la manipulation des échantillons et/ou des longues périodes d’incubation. D’autre part, les essais immunochromatographiques à flux latéral (LFA) permettent d’obtenir des résultats beaucoup plus rapidement, mais leur sensibilité plus faible ne les rend pas assez fiables ou précis.
Des chercheurs soutenus par les projets CoNVat, EVA-GLOBAL et RAIS, financés par l’UE, ont désormais mis au point et validé un nanocapteur sérologique innovant qui identifie et quantifie rapidement les anticorps SARS-COV-2 dans le sérum sanguin. Produisant un résultat en moins de 15 minutes, le biocapteur élimine la nécessité d’un prétraitement des échantillons ou d’un long traitement. Les résultats de la recherche ont été publiés dans la revue «Analytical Chemistry».
Le dispositif de détection optique repose sur la technologie plasmonique. Appelé biocapteur à résonance plasmonique de surface (SPR), il utilise une biopuce multiantigène conçue sur mesure et atteint d’excellentes limites de détection dans le sérum, dans la plage des nanogrammes par millilitre. Comme indiqué dans l’étude, cette plage est «confortablement inférieure aux niveaux d’anticorps estimés chez les patients, qui semblent être de l’ordre du μg mL-1.»
Plus performante que les méthodes commerciales actuelles
Pour valider leur technologie de biocapteur, l’équipe de recherche a effectué des tests approfondis sur des échantillons positifs et négatifs de COVID-19 collectés auprès de patients dans deux hôpitaux de Barcelone, en Espagne. Au total, 120 échantillons de sérum ont été analysés, dont 100 étaient des échantillons positifs confirmés et 20 des échantillons négatifs prélevés avant l’apparition de la pandémie.
Les résultats obtenus à l’aide de la technologie du biocapteur ont été comparés à ceux de méthodes de diagnostic bien établies telles que ELISA, CLIA et LFA. Le nouveau dispositif a démontré une sensibilité de 99 % et une spécificité de 100 %, surpassant ainsi les techniques actuellement disponibles.
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