Jusqu’ici, la polémique sur les prix des médicaments a trait à des indications assez spécifiques (l’hépatite C pour le Sovaldi de Gilead) voire extrêmement restreintes (une affection parasitaire opportuniste affectant surtout des patients immuno-déprimés, dans le cas désormais mondialement célèbre du Daraprim chez Turing Pharmaceuticals). Mais le plus important des marchés de l’industrie pharmaceutique, celui des traitements du cancer, n’échappe pas à une remise en cause du rapport efficacité/prix.

Une enquête détaillée de Deena Beasley de l’agence Reuters publiée jeudi révèle qu’aux USA, les praticiens peuvent renoncer à prescrire des traitements peu efficaces, et ce même en dernier ressort c’est-à-dire après échec de tous les autres traitements. « Par le passé, les implications en termes de coût des soins apportés n’étaient pas sur notre radar… Aujourd’hui nous sommes bien plus sensibilisés à cette question », résume le Prof. Neal Meropol, responsable de la division hématologie-oncologie à l’UH Case Medical Center de Cleveland.

Aux dires de différents spécialistes interrogés par Reuters, au moins une demi-douzaine de traitements -dont Cyrama de Lilly et Stivarga de Bayer- ne valent pas leurs prix qui peuvent dépasser 100.000 dollars à l’année. Si les oncologues en viennent à prendre en compte le prix des médicaments dans la lutte contre le cancer, cela pourrait entamer l’activité de géants du secteur comme Roche ou Celgene, estime notre consoeur.

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