Des chercheurs ont trouvé une solution pour synthétiser l’indispensable vinblastine, contribuant ainsi à augmenter la disponibilité de ce médicament anticancéreux dérivé d’une plante et difficile à produire.Bien qu’il figure sur la liste des médicaments essentiels établie par l’Organisation mondiale de la santé, cet anticancéreux appelé vinblastine a la réputation d’être difficile à obtenir à partir de sa source naturelle, une plante appelée pervenche de Madagascar. Il est également impossible de la répliquer en vue d’une production de masse en recourant à la chimie de synthèse.

En utilisant la biologie de synthèse, une équipe internationale de chercheurs est parvenue à concevoir une levure (la même levure utilisée depuis des siècles pour produire de la bière et du pain) afin d’augmenter l’offre de cet important médicament anticancéreux. Une étude décrivant le processus a été publiée dans la revue «Nature».

«La plateforme de la levure que nous avons mise au point facilitera la production abordable et écologique de vinblastine et des plus de 3 000 autres molécules qui font partie de cette famille de produits naturels», explique l’auteur principal de l’étude, le Dr Jay Keasling de l’université technique du Danemark (DTU) dans un article publié sur «Newswise». La DTU est la coordinatrice de MIAMi, un projet de l’UE qui a financé ces recherches. «En plus de la vinblastine, cette plateforme favorisera la production de traitements contre les toxicomanies, le paludisme et de nombreuses autres maladies», poursuit Jay Keasling.

La vinblastine appartient à un groupe de composés botaniques appelés alcaloïdes indoliques monoterpénoïdes (AIM) qui sont utilisés pour traiter différentes maladies humaines. Elle sert de traitement dans plusieurs types de cancer, comme les lymphomes et les cancers du testicule, de l’ovaire, du sein, de la vessie et du poumon. Elle procède en inhibant la division cellulaire, empêchant ainsi le cancer de se développer.

Malheureusement, les structures atomiques complexes des AIM limitent leur réplication à l’aide de la chimie de synthèse. Par conséquent, la seule alternative jusqu’à présent pour produire de la vinblastine consiste à cultiver et à récolter sa plante source en énormes quantités afin d’extraire les molécules nécessaires à la fabrication du médicament. Plus précisément, il faut 500 kg de feuilles de pervenche de Madagascar séchées pour produire un seul gramme du médicament.

Une nouvelle voie pour la production de vinblastine

L’équipe de recherche s’est attelée à concevoir un processus de production basé sur des microbes afin de créer de la vinblastine, étant donné que ce médicament couramment utilisé en chimiothérapie a souvent été difficile à obtenir ces dernières années. Toutefois, produire un AIM en utilisant de la levure comme organisme hôte a représenté un défi de taille…

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