De nouvelles techniques d’ingénierie tissulaire et d’impression 3D pourraient transformer le traitement des maladies du foie et sauver des milliers de vies.

Les maladies du foie, qui sont responsables de deux millions de décès dans le monde chaque année, représentent un défi important pour les services de santé. Le traitement dépend du type de maladie hépatique dont souffre le patient, hépatite ou cirrhose par exemple, ainsi que de la gravité de l’affection.

«Le traitement peut commencer par des modifications du mode de vie, telles que la réduction de la consommation d’alcool ou l’adoption d’un régime alimentaire», explique Gilles Weder, coordinateur du projet ORGANTRANS et rattaché au CSEM en Suisse.

Cependant, en cas de maladie hépatique en phase terminale, la seule solution est souvent la transplantation. Or, seuls 10 % des besoins mondiaux en matière de transplantation sont actuellement satisfaits.

De l’approvisionnement en cellules à l’ingénierie tissulaire

Le projet ORGANTRANS, financé par l’UE, a cherché à répondre à ce besoin clinique grâce à une plateforme d’impression de tissus en 3D. Cette plateforme est constituée de blocs technologiques clés, allant de l’approvisionnement en cellules à l’ingénierie tissulaire.

Une fois combinés, ces blocs pourraient permettre aux scientifiques de cultiver de nouveaux tissus fonctionnels, qui seraient ensuite greffés sur le foie, évitant ainsi la nécessité d’une transplantation d’organe complète.

«Notre patient cible est une personne souffrant d’une maladie chronique du foie, mais qui possède des tissus sains résiduels à partir desquels nous pouvons extraire les cellules dont nous avons besoin», ajoute Gilles Weder.

La première étape de ce processus a consisté à identifier et à extraire des cellules souches adultes saines du foie d’un patient. Ces cellules ont ensuite été cultivées sur organoïdes, des versions miniaturisées et simplifiées du tissu hépatique.

Ces organoïdes de quelques centaines de micromètres ont été assemblés puis triés en fonction de leur qualité et de leur viabilité. La bioimpression tridimensionnelle utilise des techniques similaires à l’impression 3D pour combiner ces organoïdes et des biomatériaux, afin de fabriquer des tissus biologiques.

Une dernière étape importante a été le développement de vaisseaux sanguins autour du tissu hépatique cultivé, afin d’apporter de l’oxygène et des nutriments…

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