Un nouveau projet de recherche en partie financé par l’UE, FLIACT, a montré que les bactéries intestinales «parlent» au cerveau pour contrôler les choix alimentaires, identifiant ainsi deux espèces spécifiques de bactéries qui ont un impact sur des décisions alimentaires chez l’animal.
Notre alimentation influence l’équilibre des microbes dans notre appareil digestif. Que nous choisissions un sandwich jambon-beurre ou un produit laitier, cette décision peut faire augmenter le nombre de certaines bactéries dans notre intestin et réduire la population de certaines autres. Ces nombres changeant constamment, les bactéries sécrètent des substances différentes, activent des gènes différents et absorbent des nutriments différents.

Maintenant, dans un document publié dans la revue «PLOS Biology» en accès libre, les neuroscientifiques ont découvert que certains types de flore intestinale aident un animal hôte à détecter quels nutriments manquent dans son alimentation puis dosent exactement la quantité de nutriments réellement nécessaires à l’hôte. «En fait, le rôle joué par la bactérie au niveau de l’appétit reviendrait en quelque sorte à optimiser la distance que peut parcourir une voiture sans avoir besoin de remplir le réservoir d’essence», a commenté l’auteur senior Carlos Ribeiro.
L’équipe a mené des expériences à l’aide de la mouche des fruits Drosophila melanogaster, un organisme modèle qui a permis aux scientifiques d’analyser en détail l’interaction complexe entre l’alimentation et les microbes et son effet sur la préférence alimentaire. Ils ont d’abord nourri un groupe de mouches avec une solution de sucrose contenant tous les acides aminés nécessaires. Un autre groupe a reçu un mélange contenant quelques-uns des acides aminés nécessaires pour produire des protéines mais manquait des acides aminés essentiels que l’hôte ne peut pas synthétiser lui-même. Pour le troisième groupe de mouches, les scientifiques ont ôté les acides aminés essentiels des aliments un par un afin de déterminer lequel était détecté par le microbiome.

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