En découvrant les gènes les plus importants dans le contrôle des cellules immunitaires, des chercheurs ont peut-être ouvert la voie à de nouveaux traitements contre les tumeurs et infections.
Pourquoi récupérons-nous plus facilement d’un virus ou d’une autre infection après une exposition antérieure? C’est grâce à l’immunité adaptative de notre corps. Lors d’une première infection, le système immunitaire adaptatif reconnaît la bactérie ou le virus qui attaque notre corps et supprime la menace. Par la même occasion, il en apprend plus sur l’agent infectieux. Lors de la deuxième infection due à ce pathogène, le système immunitaire s’en souvient et réagit plus efficacement.
Les cellules que l’on appelle lymphocytes T auxiliaires (Th) jouent un rôle prépondérant dans ce processus. Ces cellules aident à activer d’autres cellules qui sécrètent les anticorps qui vont détruire les micro-organismes à l’origine de la maladie. Elles activent également des cellules cytotoxiques qui vont éliminer les cellules cibles infectées. Au cours de la réponse immunitaire du corps, les lymphocytes T auxiliaires se différencient en divers sous-types avec des fonctions distinctes. Cependant, malgré l’importance des différents sous-types de lymphocytes T auxiliaires, ils n’ont pas tous été systématiquement examinés.
Une nouvelle étude publiée dans la revue «Cell» aide à combler ce manque de connaissances en se concentrant sur le sous-type Th2 dont l’important rôle régulateur est lié à la réponse immunitaire du corps face aux infections et tumeurs. Soutenu par les projets financés par l’UE ENLIGHT-TEN ThDEFINE INNODIA et MRG-GRammar cette étude présente une nouvelle bibliothèque d’édition de génomes rétroviraux CRISPR créée afin d’étudier la régulation des lymphocytes T chez les souris.
La toute première analyse des lymphocytes T auxiliaires à l’échelle du génome
En utilisant cette bibliothèque, les chercheurs ont pu identifier la façon dont les cellules Th2 étaient activées et comment elles se différenciaient pour pouvoir éliminer une infection spécifique. Ils y sont parvenus en désactivant chacun des 20 000 gènes des cellules Th2 chez les souris et en étudiant l’impact sur leur activation ou différenciation.
«C’est la première analyse impartiale de l’activation et de la différenciation des lymphocytes T auxiliaires à l’échelle du génome ce qui nous aide à comprendre quels sont les signaux impliqués dans la régulation du système immunitaire» a déclaré le co-auteur principal de l’étude le Dr Johan Henriksson de l’Institut Karolinska en Suède partenaire du projet MRG-GRammar dans un communiqué de presse sur le site web de «Science Daily». «Notre étude démontre que différents types de gènes affectent à la fois l’activation et la différenciation de ces cellules immunitaires ce qui montre à quel point ces deux processus sont intimement liés.»
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