Les micropolluants comme les antibiotiques, les pesticides, les herbicides, les œstrogènes et les produits pharmaceutiques sont présents dans les eaux de surface et souterraines. Une nouvelle méthode de dégradation pourrait s’avérer plus efficace que les méthodes actuelles, rendant l’eau plus sûre.Les antibiotiques dans nos eaux souterraines sont à l’origine de la crise de la résistance aux antimicrobiens. Les substances perfluoroalkylées, qui constituent une vaste famille de milliers de produits chimiques synthétiques largement utilisés dans la société, provoquent une série de problèmes de santé. Certains sont cancérigènes, d’autres ont un impact sur la fertilité.

Ce ne sont là que deux exemples des micropolluants (MP) que les technologies actuelles de traitement des eaux usées sont incapables d’éliminer efficacement. Mais une nouvelle génération de feuilles catalytiques développées par le projet SMART, soutenu par l’UE, pourrait apporter une solution.

«Une approche durable, rentable, facile et sûre à utiliser est clairement nécessaire», explique Salvador Pané i Vidal, de l’Institute of Robotics and Intelligent Systems, rattaché à l’École polytechnique fédérale de Zurich.

«Prenons par exemple le cas de la Suisse, où le pesticide cancérigène chlorothalonil est interdit. Les métabolites de ce pesticide polluent encore les nappes phréatiques dans plus de la moitié des cantons, à hauteur de plus de 0,1 microgramme par litre.»

La feuille catalytique offre une solution «propre» et efficace

L’un des doctorants de Salvador Pané i Vidal, Fajer Mushtaq, a proposé un nouveau matériau catalytique. Cette feuille catalytique possède une grande surface et, lorsqu’elle est soumise à la lumière ou à des vibrations, des charges positives et négatives transitoires sont générées sur la surface nanoporeuse du catalyseur.

Lorsqu’elles sont activées de cette manière et mises en contact avec l’eau, les charges agissent sur l’eau, divisant les molécules pour produire de fortes doses de radicaux hautement réactifs, appelés espèces réactives de l’oxygène (ERO), tels que les radicaux hydroxyles.

«Ces ERO sont non sélectifs, réagissant facilement avec les polluants présents dans l’eau. Ils les décomposent en sous-produits inoffensifs comme le CO2 et le H2O et ont une durée de vie très courte, de l’ordre de la micro à la nanoseconde», ajoute Salvador Pané i Vidal…

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