La chaîne d’approvisionnement pharmaceutique inclut les flux physiques, les flux d’informations et les flux financiers et/ou administratifs liés au médicament.
Différents métiers s’articulent au sein de cette supply chain. Creapharm opère le stockage, le conditionnement et la distribution des biomédicaments et produits amont.
Avec l’essor des biologiques cette décennie, les process se sont adaptés aux spécificités inhérentes aux médicaments issus du vivant.

Une maîtrise du froid indispensable

Frédéric Malboze, expert en cryoconservation, Directeur Général Creapharm Bioservices, le rappelle à juste titre, « les biomédicaments ont révolutionné les pratiques en matière de stockage et d’opérations sur ces produits pharmaceutiques. »
Contrairement aux médicaments chimiques, leur conservation est conditionnée par le maintien de températures basses, voire extrêmement basses, tout au long du processus. Tout repose sur le respect de la chaîne du froid ou « cold chain management », à tout moment.
Les biomédicaments, les intermédiaires de leur bioproduction (MCB/WCB) ou encore les échantillons biologiques des phases de recherche préclinique et clinique ont des températures de conservation et de manipulation le plus souvent en froid négatif.
Le stockage, le conditionnement et la distribution sont soumis au strict respect de la température pour garantir l’intégrité du produit, son innocuité et son efficacité pour le patient.

Stocker des produits précieux, à toute température

Le choix d’une solution de stockage adaptée à chaque produit est crucial pour sécuriser sa conservation. Les requis de température mais aussi de stabilité de température vont influer la décision. Chambres froides, congélateurs mécaniques et cuves cryogéniques vont permettre de couvrir les besoins de +15/+25°C à -196°C quelle que soit la durée de stockage.
Les dernières innovations en matière de stockage azote apportent des solutions de conservation ultra-sécurisées et pallient le risque de contamination croisée qui peut faire la faiblesse d’autres technologies : le stockage -80°C azote apporte une réponse aux challenges auxquels certains acteurs de la bioproduction étaient confrontés jusqu’alors.
En matière de stockage biologique, qu’il s’agisse de biobanking ou de biorepository, il est important de préciser que la cryoconservation est une technologie qui nécessite équipements spécifiques tout autant que compétences, requis pour prévenir des risques liés à l’utilisation d’azote liquide ou gazeux.

Conditionner et distribuer les médicaments les plus innovants : des solutions sur-mesure

En phase clinique comme lors de la commercialisation, le conditionnement a pour but ultime de protéger le médicament et de le rendre utilisable par le patient et le personnel soignant. Il contribue à la sécurité et à la traçabilité du produit, étape d’un process strict depuis sa fabrication jusqu’à sa distribution.
Le conditionnement et l’étiquetage cliniques comme le packaging commercial de produits issus des biotechnologies impliquent avant tout l’utilisation d’articles de conditionnement adaptés, résistants aux températures concernées. Les opérations doivent être effectuées dans les conditions de température autorisées pour le produit, qui bénéficie ou non, selon le résultat des études de stabilité réalisées, d’un temps d’excursion (sortie autorisée de la gamme de températures de conservation pendant un temps cumulé défini). Les biomédicaments sont le plus souvent conditionnés en chambre froide à +2/+8°C ou -20°C, voire sur lit de carboglace quand cela s’avère nécessaire.
La distribution des médicaments biologiques s’appuie sur une logistique totalement adaptée à cette typologie de produits. Des transporteurs partenaires qualifiés (3PLs) assurent l’acheminement des produits des établissements pharmaceutiques qui les stockent jusqu’aux hôpitaux ou pharmacies, sites d’investigation clinique ou distributeurs des formes commerciales. Ils ont mis en place des services experts pour répondre aux attentes spécifiques de ce marché. Par ailleurs, les experts internes (ex : CREAPHARM) sont impérativement formés afin de garantir le respect de la règlementation qui s’applique à la logistique des produits biologiques, que ce soit par avion (IATA) ou par la route (ADR).
Sans oublier que la détention et la manipulation de produits biologiques répondent à des exigences réglementaires spécifiques comme celles applicables aux MTI et/ou OGM.

La traçabilité, essentielle

Le suivi de température du médicament est un enjeu majeur tout au long du cycle de vie du produit. Des systèmes de tracking sont déployés par exemple pendant les phases de transport et le contrôle de la bonne conservation à cette étape conditionne sa délivrance au patient.
Au-delà, la traçabilité totale, que garantit le respect du référentiel des Bonnes Pratiques de Fabrication, qui s’appliquent au conditionnement et les Bonnes Pratiques de Distribution qui couvrent le stockage et la distribution de produits pharmaceutiques.
Le standard GS1 instauré pour les produits de santé commerciaux (sérialisation) s’est étendu récemment aux médicaments pour essais cliniques, après quelques adaptations aux spécificités de cette supply chain.
Enfin, des solutions intégrées comme celle proposée par Katalx offre une visibilité en temps réel sur le flux produit et permettent d’optimiser la planification complexe des différentes étapes du circuit du médicament de thérapie génique et cellulaire. Une traçabilité digitale des différentes étapes du cycle de vie du produit, qui dans l’exemple de thérapie cellulaire autologue, est prélevé chez le patient, soumise à manipulation ou transformation avant réinjection au patient.
“ C & GT distribution requires real-time visibility on chain of condition, chain of custody and chain of identity to enable true collaboration between parties and trusted data sharing.” explique Damien Chilliaz, CEO Katalx.

Support réglementaire et responsabilités pharmaceutiques

Avec l’arrivée des biomédicaments, la réglementation du médicament a évolué. Les spécialistes que sont les pharmaciens responsables ont eu à démontrer leur compétence en matière de biotechnologie, process de bioproduction et analyse des risques inhérents pour être autorisés à prendre en charge la responsabilité de libération pharmaceutique. Des autorisations distinctes s’appliquent aux différentes typologies de biologiques et différencient médicament expérimental et médicament commercial.
Les sociétés de biotechnologies qui n’ont pas les autorisations requises confient la responsabilité de la libération pharmaceutique à un établissement pharmaceutique autorisé.

RSE : réduction de l’impact environnemental des activités liées à l’approvisionnement des biomédicaments

La démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises se développe au sein de la supply chain pharmaceutique, sans être pleinement spécifique aux biomédicaments.
A titre d’exemple, l’optimisation du design du conditionnement secondaire peut permettre de réduire la consommation de carton et de minimiser le poids/volume des kits de traitement, qui influe parfois considérablement sur l’impact environnemental de l’étape de distribution.
La logistique en température dirigée fait intervenir le plus souvent des caisses isothermes. Le choix de contenants ultra-qualitatifs ET réutilisables est apprécié des laboratoires.

Accélérer l’accès des patients aux traitements innovants

Ce n’est pas faire en sorte que le camion roule plus vite !
Il s’agit de sécuriser chacune des étapes de la chaîne logistique pour une gestion optimale du risque produit.
Tous les moyens déployés pour garantir la mise en œuvre sécurisée et efficace de chacune des étapes de la supply chain contribuent au succès des phases précliniques, des phases cliniques, de la production des lots commerciaux jusqu’à la délivrance au patient dans les meilleurs délais.
La coordination de services experts est clé dans cette approche.